Changer son regard

Edito Novembre-Décembre 2017

Changer son regard

Je vis depuis plusieurs années avec des épisodes de névralgie faciale. Au sein même de mes crises je suis parfois en contact total avec une douleur intense. Quelques minutes après elle cesse pour reprendre à nouveau dans un cycle de douleur et d’absence de douleur qui peut durer plusieurs semaines…
Je suis arrivé à vivre ces espaces de non douleur comme des espaces de délivrance voire de bonheur quand bien même ils ne durent que quelques minutes.

Comment je fais pour être en contact total avec la douleur et l’oublier dès qu’elle cesse ?

Comment s’organise en moi ces phases de plein contact et de retrait ?

N’est-ce pas en rapport avec ma manière de voir les choses ? Cette question importante pour chacun de nous parce que c’est notre esprit qui colore nos vies ainsi que le dit mon ami le Bouddha

« C’est par votre esprit que vous créez le monde dans lequel vous vivez »

J’ai observé tout autour de moi et en moi-même que souvent une contrariété peut nous gâcher un moment, une journée, une soirée et parfois bien plus. Par exemple, si c’est notre relation de couple qui se termine ou un être cher qui décède, cela peut nous affecter sur une période bien plus longue, voire toute notre vie !

Plutôt que d’expliquer « pourquoi », je préfère regarder « comment » cela se passe, quel est le processus à l’œuvre qui fait que l’on reste figé à un moment donné ou dans une situation donnée ?

Un petit zeste de théorie ; ce que l'on voit, entend et ressent fait partie d'un « fond » d’un « champ », où certaines choses sont temporairement en « avant-plan » comme sur le devant de la scène, tandis que le reste demeure en « toile de fond », en coulisses. Ce qui se trouve en « avant plan » de notre esprit, change constamment : vous marchez dans un jardin et, de minute en minute, tel ou tel bosquet capte votre regard, le reste devenant flou ; le jour où votre grille-pain rend l'âme, vous remarquez soudain toutes les publicités de grille-pain dans le journal; vous êtes inquiet au sujet d'un examen médical et le reste de votre existence perd beaucoup de son intérêt...

Dans un fonctionnement harmonieux et dynamique mon expérience, mon contact avec la réalité est en mouvement constant, chaque aspect de l'existence prenant l'avant-plan au moment opportun : manger, penser à sa mère, se concentrer sur un problème, aller à un rendez-vous amoureux, etc…

Par ailleurs, à tout moment je dois pouvoir discerner quels éléments doivent s'imposer à moi, chacun d'eux ne prenant toute leur signification que par rapport au fond : une crevaison sur l'autoroute ou devant la maison, ce n'est pas la même chose. Une bouteille d’eau à la maison ou en plein désert n’a pas la même importance. Une névralgie n’est pas un cancer.

Chez certaines personnes, et pour différentes raisons, le mouvement entre le fond et l’avant-plan manque de souplesse. Par inhibition ou par fierté, par exemple, une personne n'accepte pas de reconnaître que sa colère est en avant-plan, et ne perçoit plus avec justesse ce qu'elle vit. Il peut aussi arriver qu'une préoccupation occupe tout l'espace mental ou affectif et ne puisse plus retourner à l'arrière-plan : un homme, incapable de traiter la séparation survenue 5 ans plus tôt, restera figé dans l'attitude de l'amant éconduit. Ou alors une personne recréera invariablement un conflit du passé dans ses relations actuelles - même avec son thérapeute !

La Thérapie va remettre du mouvement dans ce qui est bloqué sur le devant de la scène de notre vie, notamment par une augmentation de notre degré de conscience. En d’autres termes la capacité à voir le monde d’une façon plus large va petit à petit être restauré pendant la Thérapie dans un travail d’éveil de la conscience et de l’esprit. On nomme cela l’awareness (aware : être conscient de). Cette capacité n’est possible qu’au présent, en ouvrant de nouvelles voies d’action. Il est nécessaire, au préalable, de sentir qu’il existe d’autre façons de penser, d’autres moyens d’agir. L’awareness, le contact et le présent sont les trois facettes d’un seul et même processus : la réalisation de soi...

AUTEUR

Yann Corellou

Commentaires (1)

  • gratiot franck

    02 novembre 2017 à 10:09 |
    bonjour,
    en pratique, c'est compliqué à gérer la douleur, comment y faire face?
    c'est plus facile à dire qu'à faire
    bon courage

    franck

    Répondre

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